L’atelier situé à Sablé-sur-Sarthe en bordure de la rivière l’Erve, fut construit en 1899 lorsque Joseph Malicot (1874 - 1953) reprit le commerce familial de peintre-vitrier en y ajoutant un rayon photo.
Cet atelier est constitué de trois murs et d’une baie vitrée parallèle à la rivière. La couverture est également vitrée. L’ensemble repose sur des murs et des poutres d’acier.
Fait étonnant pour un atelier construit à la fin du XIX° siècle, le vitrage est de couleur bleue.
Jusque dans les années 1880, on utilise ce type de verre en pensant qu’il va apporter plus de lumière que le verre ordinaire. Or cette lumière est précieuse car les temps de poses sont très longs.
Dans les années 1890, avec l’arrivée des plaques sèches au gélatino-bromure d’argent, le verre bleu est presque totalement abandonné.
Pourtant certains photographes professionnels l’utilisent encore.
Par souci de préserver une tradition? Par volonté de se démarquer du phénomène de masse qui se développe alors: la photographie amateur?
L’atelier est équipé de rideaux destinés à doser la lumière en fonction de l’heure à laquelle opère le photographe. Il contient en outre tout un ensemble de décors et d’accessoires de prises de vues: sièges, fauteuils, colonnes, appui-tête, toiles de fond... et bien sûr les appareils photo et les châssis destinés à recevoir les plaques sensibles.
A la mort de Joseph Malicot, en 1953, l’atelier est abandonné. Petit à petit, les vitres sont cassées, les murs se délabrent et la végétation se développe.
L’atelier est en partie masqué par un arbre proche qui se développe de manière anarchique.
En 1975, au décès de la fille unique du photographe, le nouveau propriétaire fait réaliser une toiture pour mettre le bâtiment hors d’eau.
La dégradation est ainsi ralentie.
En 1986, lors de la première exposition consacrée au photographe sabolien, nous mettons à l’abris l’ensemble du matériel encore présent dans l’atelier.
En 2007, nous faisons l’acquisition de l’atelier, et nous étudions la possibilité de le restaurer.
Si la verrière a été sauvée des ravages du temps, notamment grâce à la toiture mise en place en 1975, la structure qui la supporte est quant à elle irrécupérable car beaucoup trop corrodée. De plus, cette structure a bougé, entraînant un affaissement des murets.
Une étude est demandée à un cabinet spécialisé, lequel préconise la réalisation d’un plancher collaborant. Ce plancher devant assurer une stabilité à long terme.
En 2009, il est décidé de démonter totalement la verrière et de la restaurer. Ce travail est confié à la société Loubière “la forge d’Art”.
Parallèlement, la Société Choisnet & Bardoux réalise un chaînage des murs, et la société Construction métallique Saumuroise fabrique un plancher collaborant.
A l’issue de cette phase, la verrière sera remontée et garnie de verre bleu pour lui redonner son aspect d’origine.
Puis l’atelier sera confié à l’association “Atelier Malicot” pour qu’il soit réaménagé avec les décors restaurés en s’inspirant des documents d’époques (photos prises dans l’atelier par Malicot...) et des ouvrages historiques relatifs à l’activité des photographes au début du XX° siècle.
L’Association aura en outre la mission d’y créer un pôle culturel autour d’un homme : le photographe Joseph Malicot, et d’un lieu : l’atelier de ce photographe. Ce pôle culturel aura pour triple objectif la conservation et l’entretien de l’atelier de photographie, la conservation et l’enrichissement du fond photographique (matériel professionnel du photographe), et l’animation sous plusieurs formes : visite du lieu, organisation d’exposition et création d’une
résidence d’artiste.